Boujour,
Serait il possible de m'aider à faire un commentaire littéraire de 8 pages environ. Le commentaire porte sur un extrait de la fable Adonis de Jean de La Fontaine.
sujet : Vous montrerez notamment comment La Fontaine suggère le bonheur des amants et comment il traite le thème de la fuite du temps.
Extrait Adonis
Tout ce qui naît de doux en l’amoureux empire,
Quand d’une égale ardeur l’un pour l’autre on soupire
Et que, de la contrainte ayant banni les lois,
On se peut assurer au silence des bois,
Jours devenus moments, moments filés de soie,
Agréables soupirs, pleurs enfants de la joie,
Vœux, serments et regards, transports, ravissements,
Mélange dont se fait le bonheur des amants,
Tout par ce couple heureux fut lors mis en usage.
Tantôt ils choisissaient l’épaisseur d’un ombrage :
Là, sous des chênes vieux, où leurs chiffres gravés
Se sont avec les troncs accrus et conservés,
Mollement étendus, ils consumaient les heures,
Sans avoir pour témoins en ces sombres demeures
Que les chantres des bois, pour confident qu’Amour,
Qui seul guidait leurs pas en cet heureux séjour.
Tantôt sur des tapis d’herbe tendre et sacrée
Adonis s’endormait auprès de Cythérée,
Dont les yeux, enivrés par des charmes puissants,
Attachaient au héros leurs regards languissants.
Bien souvent ils chantaient les douceurs de leurs peines ;
Et quelquefois assis sur le bord des fontaines,
Tandis que cent cailloux, luttant à chaque bond,
Suivaient les longs replis du cristal vagabond,
« Voyez, disait Vénus, ces ruisseaux et leur course ;
Ainsi jamais le temps ne remonte à sa source :
Vainement pour les dieux il fuit d’un pas léger ;
Mais vous autres mortels le devez ménager,
Consacrant à l’amour la saison la plus belle. »
Souvent, pour divertir leur ardeur mutuelle,
Ils dansaient aux chansons, de nymphes entourés.
Combien de fois la lune a leur pas éclairés,
Et, couvrant de ses rais l’émail d’une prairie,
Les a vus à l’envi6 fouler l’herbe fleurie !
Combien de fois le jour a vu les antres creux
Complices des larcins de ce couple amoureux !
Mais n’entreprenons pas d’ôter le voile sombre
De ces plaisirs amis du silence et de l’ombre.
Jean de La Fontaine, Adonis (1658)